jeudi 8 janvier 2015

On est tous un peu Charlie

Je veux pas faire de politique, d'éloquence, parler démocratie et liberté de la presse. Plein de gens font ça mieux que moi.
Hier j'ai entendu parler d'une attaque contre Charlie Hebdo. Loin de la France, loin de l'actualité, je me suis juste dit "merde, qu'est-ce qu'il s'est passé". Je me suis attendue à des "ils l'avaient bien cherché" et à des "boutons les musulmans hors de France".
Et puis j'ai commencé à voir un déferlement de soutien sur Facebook, à lire les comptes-rendus écrits en continu, à regarder les interviews de Philippe Val, de l'imam de Drancy, à voir la réaction des médias français, j'ai lu Badinter chez Libé et des caricatures dans toutes les langues en soutien à Charlie Hebdo.
J'ai pleuré. Tout le monde affiche des jolies dessins en soutien à la liberté de la presse et écrit des paragraphes sur l'horreur du fanatisme et la nécessité de rester unis. C'est bien. Moi j'arrive pas trop à intellectualiser, le débat et la nuance viendront, là j'ai juste une putain de boule dans la gorge. Je pleure ces journalistes et dessinateurs de talent qui m'ont fait rire et réfléchir, je m'inquiète pour la presse, j'ai peur que l'humour Hara Kiri devienne une espèce disparue, j'ai peur que la communauté musulmane française s'en prenne plein la gueule comme à chaque fois qu'un connard estampille sa haine "acte religieux", j'ai plus vraiment peur que l'extrême-droite monte, faudrait être aveugle pour ne pas voir qu'elle atteint déjà des sommets.
J'ai un peu espoir, aussi. Cet attentat a été un choc pour tout le monde. Mêmes peurs, même tristesse. De tous bords politiques, tout le monde est Charlie, tout le monde défend la liberté de la presse, tout le monde souhaite l'union nationale, en refusant l'amalgame musulmans - meurtiers. J'espère ne pas parler trop vite mais je suis fière qu'on n'appelle pas à la guerre contre la terreur, fière de voir des manifestations qui s'organisent en France et à travers le monde, fière que la presse française se montre courageuse et motivée à défendre sa liberté d'expression.
France, je pleure tes blessures et je te souhaite d'en sortir grandie.

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